Si en Poitou-Charentes, le travail du chanvre, de la laine, du coton ou du lin est surtout resté artisanal, quelques usines textiles se sont implantées dans la région. La filature de Ligugé est l'une des plus emblématiques de la filière. Après les premières filatures de laine installées dans les Deux-Sèvres, dans les années 1820-1840, et six ans après celle de coton implantée à Vivonne, une filature de chanvre, de jute et de lin est créée à Ligugé en 1856. Longtemps deuxième entreprise du département de la Vienne après la manufacture de Châtellerault, elle connaît un développement rapide et emploie jusqu'à 350 ouvriers au plus fort de son activité.

Dans les années 1950, l'entreprise complète cette activité par la fabrication d'emballages en carton qui prend le pas sur la filature dans les années 1960. Le site industriel ferme définitivement en 1976 et reste à l'abandon jusqu'en 2012. Cette année-là, après 2 ans de négociations et de démarches intenses, 4 porteurs de projet d'horizons divers se réunissent pour acquérir le site avec un objectif commun : la création d'un tiers-lieu. Cet acte fondateur marque la naissance des Usines Nouvelles.
 
Alors que les membres de Risolution gravitaient tous autour du bouillonnant projet des Usines Nouvelles, il nous est apparu évident d'y installer notre laboratoire de risographie. Nous voulions que notre première sortie aux Usines Nouvelles soit l'occasion d'un hommage au patrimoine du lieu et au rôle joué par la filature sur le territoire local. C'est grâce au concours de Denis, l'un des 4 membres fondateurs des Usines Nouvelles, que notre envie s'est matérialisée. En mettant à notre disposition sa collection de cartes postales, il nous a permis de rééditer une série spéciale sur la société de filature et de tissage de Ligugé.

Au-delà de leur probable intention publicitaire, ces cartes invitent au voyage iconographique à travers le temps et se font parfois témoins des modes de vie d'une époque où même la photo de presse demeurait rare.

En savoir plus